Le gel et la neige, quels impacts pour nos golfs ?

Nous voici arrivés au cœur de l’hiver. Le gel ainsi que la neige s’invitent sur nos parcours, obligeant les greenkeepers à prendre des mesures de restriction pour protéger leurs parcours. Pourtant ces mesures peuvent être différentes d’un golf à l’autre. Quel est réellement l’impact du gel et de la neige sur nos gazons. Ces mesures de restriction sont-elles réellement justifiées ?

Le gel :

Nous devons distinguer plusieurs types de gel: la petite gelée blanche, qui ne fait que blanchir la feuille du gazon mais qui laisse le sol souple, et la gelée plus profonde, qui non seulement gèle la feuille, le collet du gazon et le sol sur des profondeurs parfois importantes, formant un ensemble dur et compact.

Dans le cas de la petite gelée blanche, toute circulation sur les gazons devrait être interdite jusqu’à disparition complète du givre car l’effet du piétinement ou du roulement sur la feuille gelée occasionne une cassure et une nécrose de celle-ci. Nombreux d’entre vous ont surement déjà vu des traces de pas ou de roues noircir sur des greens et des fairways.

Dans le cas de la gelée plus profonde, même si le gel est profond et qu’aucune trace de dégâts n’est visible, les risques de détériorer les surfaces sont malgré tout réels. En effet, les dégâts ne sont pas visuels mais agronomiques. La compaction du sol créée par le piétinement surtout autour des zones de drapeaux va ralentir le dégel du sol, apporter un excès d’eau et augmenter le risque de maladies.

De plus, il ne faut pas oublier que le dégel s’effectue toujours de la surface vers la profondeur, rendant impraticable les surfaces jusqu’au dégel complet.

La neige :

Jouer sur nos beaux terrains enneigés est malheureusement également risquée pour nos greens. En effet, les dégâts qui peuvent être engendrés aux gazons sont importants quand nos parcours sont recouverts d’un manteau blanc.

La compaction de la neige va être le principal souci pour le gazon car ceci va occasionner une réduction de la circulation de l’air, une augmentation de la température sous la neige, une humidité plus importante sur la feuille et une fonte de neige beaucoup plus lente. Le tout augmentant le risque de retrouver de grosses attaques de maladie à la fonte de neige, pouvant aller jusqu’à la perte totale d’un green.

Pour ces raisons, vous pouvez voir dans les golfs de montagne reconvertis en stations de ski des greens recouverts de 20 cm de paillage et/ou bâchés avant la chute des neiges et même souvent balisés sur les pistes afin d’éviter tout tassement de la neige.

Chez nous, la même période de fonte de neige est délicate avec le principal risque de voir des attaques importantes de maladie apparaitre. La fonte de neige, qui débute suite à une remontée de température, est souvent suivie d’une période humide et brumeuse pendant laquelle l’humidité peut atteindre les 100%. Cette période est la hantise d’un greenkeeper, dépourvu aujourd’hui de solution curative de lutte contre les maladies.

Faut-il dès lors prendre des mesures restrictives ?

Chaque golf aura une approche différente sur les mesures à mettre en place afin d’éviter les dégâts qui peuvent être occasionnés aux gazons par la pratique du golf sur des sols gelés ou enneigés. Pourtant, tous auront pour but de présenter leurs greens dans le meilleur état possible au printemps.

Dès lors, seul le degré de prise de risque peut justifier la différence de mesures restrictives.

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